200412 News Potatoes

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) mène actuellement une consultation publique sur l'évaluation des risques des plantes modifiées génétiquement par édition génomique, notamment grâce aux ciseaux moléculaires CRISPR/Cas. L’EFSA a en particulier étudié le cas des modifications génétiques impliquant aucune insertion de gènes supplémentaires, dont, par exemple, la mutagénèse dirigée. Testbiotech conclut que le rapport de travail de l’EFSA présente des lacunes importantes en ignorant de nombreux articles scientifiques pertinents et leurs conclusions.

Dans son document, l'EFSA donne l'impression que les nouvelles méthodes de génie génétique (NTGG) ne posent aucun nouveau défi d'évaluation des risques du simple fait que certaines de ces techniques n’impliquent pas l’insertion de gènes supplémentaires dans des organismes vivants. D’après Testbiotech, l'EFSA ne tient pas suffisamment compte du potentiel de ces techniques à modifier les plantes sans que des gènes supplémentaires soient insérés.

En effet, les NTGG permettent, par exemple, l’insertion de plus de quinze mutations volontaires et simultanées dans une plante, sans compter les modifications hors cibles et les réarrangements génomiques dus à la procédure in vitro. Les NTGG permettent ainsi de modifier la constitution des plantes bien au-delà de ce que permettaient les méthodes de sélection précédentes.

Testbiotech considère plus spécifiquement que le rapport de l’EFSA néglige de prendre en compte dans son analyse de risque i) l’étude des effets hors-cible par les NTGG, ii) la capacité des NTGG à modifier directement le génome d’une manière extensive et, donc, iii) la rapidité et l’étendue des transformations génétiques pouvant être imposés à l’ensemble des plantes de cultures.

En effet, une utilisation à large échelle de l’édition génomique provoquerait des changements radicaux à l’ensemble des plantes cultivées. De tels changements peuvent exposer les consommateurs à une grande variété de molécules nouvelles dont le pouvoir allergisant est inconnu. De même, l’évaluation des risques de croisement entre des espèces modifiées génétiquement et des espèces sauvages n’est pas considéré par l’EFSA comme un nouveau défi posé par les NTGG.

En conclusion, Testbiotech demande que le projet de l'EFSA soit considérablement amélioré et que les méthodes et les lignes directrices pour l'évaluation des risques soient adaptées en conséquence. Les propriétés génétiques et métaboliques des plantes modifiées par les NTGG doivent être examinées en détail pour permettre une décision au cas par cas de leur sécurité environnementale, sanitaire et alimentaire.

DOCUMENTS STOPOGM

  • StopOGM Infos 66
    Nouvelles techniques de modification génétique. Les mêmes promesses qu'il y a 20 ans
    Protéger les espèces à l'aide de manipulation génétiques ?

 

RAPPORT

Dialogue transatlantique des consommateurs, 2017

Commission d'éthique dans le domaine non humain :

Descriptions des techniques et risques

Prise de position de scientifiques

Expertises juridiques et régulation